Une volumétrie double qui s’articule autour d’une rue intérieure
Située au sein du campus de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Maisons-Alfort, la Maison ONF est à la fois tournée vers la ville et vers les jardins de l’école. Ce contexte a inspiré une volumétrie double, qui compose un front de rue bâti côté avenue et une structure aux lignes découpées qui s’insère plus en douceur côté jardin. Les deux ailes du bâtiment sont reliées par une rue intérieure qui, comme si elle était bordée d’arbres, est formée de hauts poteaux en bois lamellé entre lesquels viendra s’insérer un mur végétal. Cette rue traversante longe les zones d’accueil et innerve les différents lieux de travail imaginés en concertation avec les salariés de l’ONF : des espaces ouverts propices aux échanges collaboratifs face au jardin et des bureaux privatifs plus classiques côté avenue.
Construire un bâtiment en bois était pour nous un intangible. Un bâtiment qui non seulement s’intègre parfaitement dans le site domanial de l’École Vétérinaire, mais qui soit aussi adapté aux nouveaux modes de travail et à l’image de l’Office national des forêts : écoresponsable dans sa conception et dans son entretien.
Jean-Marc Tavernier, Office national des forêts
Façade en porte-à-faux, plateaux rayonnant en éventail autour d’un axe central : des lignes audacieuses parfaitement assumées par la structure bois
Si le béton et l’acier viennent compléter le bois là où leur qualité apporte une plus-value constructive (respectivement dans les deux noyaux de circulation qui viennent lester le bâtiment et dans les quelques longues portées réclamant une certaine finesse), c’est bien la structure en bois lamellé qui porte l’originalité architecturale du bâtiment. Elle se manifeste d’abord dans la spectaculaire charpente : comme les branches d’un arbre, elle se déploie en éventail autour de l’axe central réunissant les deux ailes. Formée d’une succession de poutres treillis qui dessinent la pente s’inclinant vers le jardin, elle ménage des sheds laissant filtrer la lumière naturelle à chaque palier. Côté avenue ensuite, où poteaux et poutres permettent de gérer le porte-à-faux de 12 m constituant la proue biseautée de l’édifice, toujours en laissant passer un maximum de lumière.
C’était l’un des objectifs du projet : réaliser un bâtiment démonstrateur de ce que l’on sait faire aujourd’hui avec le bois. Un lieu qui soit à la pointe de l’innovation en termes de spacialité et de confort de travail, tout en utilisant le matériau bois comme vecteur de cette innovation.
Samuel Poutoux (Atelier WOA) & Vincent Lavergne (Vincent Lavergne Architecture Urbanisme )
Un ouvrage écoresponsable labellisé E3C2 et BBCA niveau Excellence
Outre la charpente et la structure poteaux poutres, le bois lamellé est également présent dans les planchers, en association avec le CLT*. Au total ce sont 2 200 mètres cubes de bois qui composent le bâtiment, principalement de l’épicéa, dont une partie provient de parcelles atteintes par les scolytes. Récolté à temps, le bois touché par les scolytes peut tout à fait être utilisé en construction : seules de légères traces bleutées viennent altérer son apparence mais il garde toute son efficacité structurelle. Cet usage massif du bois, accompagné d’une isolation entièrement biosourcée, permet à l’ouvrage d’atteindre le niveau E3C2 du label E+C- et le niveau Excellence du label Bâtiment Bas Carbone.
En savoir plus
- L’Office national des forêts et ses actions : www.onf.fr
- Les architectes du projet : Vincent Lavergne Architecture Urbanisme (VLAU) www.vincentlavergne.eu //// Atelier WOA www.atelier-woa.fr