Une réhabilitation complexe, menée en minimisant son impact carbone
Les trois bâtiments formant le hub ont subi des transformations successives, dont la dernière en 1985 n’a conservé que les deux façades haussmanniennes de la rue d’Amsterdam. Liaisons labyrinthiques, niveaux non concordants, ouvertures étroites, esthétique datée… Pour retrouver une unité architecturale et concevoir un site fluide et accessible, la réhabilitation a porté sur 4 principaux axes : reconnecter les différents niveaux, réintégrer harmonieusement l’ensemble dans le tissu urbain en gommant l’écriture tertiaire datée, améliorer la performance énergétique et réintroduire le végétal et la biodiversité. Le tout en minimisant au maximum l’impact carbone. Les architectes ont donc choisi de circonscrire la déconstruction au seul bâtiment côté rue de Milan. La nouvelle structure qui le remplace permet d’aligner les niveaux sur l’existant et d’aménager des accès pour les personnes à mobilité réduite à chaque étage jusqu’au rooftop. Privilégiant les matériaux biosourcés et géosourcés, elle met également l’accent sur le recyclage, avec la revalorisation de 93% des déchets de chantier (par exemple les carreaux de céramique des façades ont servi à créer les sols et les comptoirs en terrazzo du restaurant).
Faire mieux avec moins : pensé pour réduire au maximum son impact carbone dans la phase de construction et d’exploitation du bâtiment, le projet a exploré le champ des possibles en matière de conception durable, de revalorisation des matériaux et d’adaptabilité à long terme. Une analyse du cycle de vie du bâtiment a été réalisée afin de choisir la meilleure option en termes d’empreinte carbone. L’approche architecturale a ainsi privilégié des interventions ciblées et des matériaux durables, biosourcés ou géosourcés d’origine locale, pour les reconstructions.
Sophie Athanase, Architecte associée STUDIOS Architecture
Nouvel atrium central du bâtiment réhabilité, lieu de connexion avec l’espace public et la cour intérieure
Une structure bois réversible
Le nouveau bâtiment Milan marie bois et pierre, avec une structure associant poteaux en bois lamellé collé et murs et planchers en CLT, accompagnée d’une isolation en fibre de bois et d’un enduit à la chaux, permettant ainsi d’avoir une enveloppe respirante. Côté rue, les façades sont en pierre calcaire massive et, sur cour, en pierre agrafée. Ménageant de grands espaces libres, la structure bois permet une réversibilité d’usages en fonction des besoins futurs de Google. Comme l’ensemble de la réhabilitation, qui s’appuie sur des agencements modulables, elle peut même autoriser une transformation éventuelle en programme mixte ou en logements.
Un environnement de travail vertueux et stimulant
Exemplaire sur le plan environnemental, le projet conçu de manière bioclimatique inclue un volet énergétique qui lui permet de dépasser les objectifs du Plan Paris Climat 2050, à travers le raccordement aux réseaux urbains de chaleur et de froid et l’installation de panneaux photovoltaïques en toiture. La végétalisation des espaces occupe une place centrale, avec plus de 770 m² de surfaces plantées, un immense mur végétal et 360 m² de terrasses accessibles. Elle crée un îlot de fraîcheur dans l’environnement dense du quartier et offre un cadre de travail connecté à la nature à chaque étage. L’aménagement intérieur s’inscrit dans la même logique, avec une omniprésence du bois et des matériaux naturels. Ils sont mis en scène dans une diversité de configurations offrant un cadre de travail stimulant pour la réflexion individuelle ou en commun. Et s’accompagnent de multiples espaces de détente et de partage favorisant l’épanouissement (bibliothèque, café, game room, studio de musique, salle de sport, etc.).
Façade, terrasses et intérieur du nouveau bâtiment en bois donnant sur la rue de Milan
Pour bâtir les nouveaux standards de l’immobilier durable, il n’existe pas de solution toute faite. Il faut agir à tous les niveaux, interroger toutes les données d’un projet pour trouver la réponse adaptée à son environnement et à son usage.
studios architecture
Nouvelle façade du bâtiment conservé rue d’Amsterdam
Ruches et panneaux photovoltaïques en toiture
Un projet mené en BIM avec l’aide de l’IA
Utilisé sur l’ensemble du projet, le BIM (Building Information Modeling) a permis de réaliser en phase conception une analyse fine du site et de quantifier les matériaux et la projection de leurs émissions carbone. En phase d’exécution, il a été accompagné d’un nouvel outil d’intelligence artificielle de suivi de chantier, Buildots. Basé sur la reconnaissance d’images grâce à des caméras embarquées sur le chantier, il établit un rapport des écarts entre la construction et la modélisation, que ce soit en termes de conformité ou de respect du planning.
LE CHANTIER EN IMAGES (cliquer sur les images pour agrandir)
L’apport des bois lamellés au sein du projet
Facilité de mise en œuvre
En milieu urbain contraint, les bois lamellés offrent une souplesse de mise en œuvre qui facilite la gestion des chantiers et permet d’en réduire les nuisances pour les riverains.
Performance bas carbone
Le bois lamellé collé et le CLT sont des matériaux de structure qui permettant d’atteindre les seuils des certifications environnementales les plus exigeants.
Ambiance saine et naturelle
Laissées apparentes, les structures en bois lamellé collé ou CLT donnent aux lieux de travail une ambiance saine et naturelle, à la fois stimulante et apaisante.
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