Dans le périmètre du château, monument historique, un projet ambitieux au cœur du parc d’Uriage
Célèbre pour son eau thermale, Uriage a conservé un patrimoine historique datant de la construction de la station au dix-neuvième siècle. C’est le cas de la bâtisse d’origine, une demeure de cachet mais abandonnée depuis longtemps.
Sa configuration sur 5 niveaux ne permettait pas d’abriter à la fois des chambres d’hôtes et l’espace nécessaire à un restaurant gastronomique. Et sa situation au cœur du parc d’Uriage, en périmètre d’un bâtiment historique, n’offrait une possibilité d’extension que sur une frange constructible très étroite, dans un terrain pentu.
Une contrainte que l’architecte a transformé en opportunité en créant un pavillon inspiré de l’architecture locale d’époque, dont la charpente en bois lamellé soutient un toit végétalisé qui se fond dans le paysage. Il abrite le jardin potager du chef, en accord avec sa philosophie d’une cuisine vertueuse qui associe plaisir et respect de la terre.
L’extension est une évidence. Imaginer un pavillon en bois aux décors organiques, détaché de l’existant pour que chacun dialogue avec l’autre, qu’une respiration s’installe entre ancien et nouveau et crée un lieu hors du temps.
Joëlle Personnaz, architecte du projet
Un travail du bois sous toutes ses formes, qui met à l’honneur le savoir-faire artisanal et le réemploi
L’extension est réalisée en structure métal bois, avec une charpente en bois lamellé, un solivage en bois massif et des panneaux à ossature bois. Sa conception est bioclimatique et respecte la volonté d’un restaurant sans climatisation, avec une isolation en laine de bois et un rafraîchissement apporté par le toit végétalisé et par l’humidité de patios moussus où circule un ruisseau.
Le bois constitue également l’élément principal du décor inspiré de la cuisine du chef Aribert, qui puise ses racines dans la nature et un fort ancrage à la terre. Il est présent à l’intérieur comme à l’extérieur, à travers des murs et un plafond acoustique habillés de tasseaux de peuplier cintrés en étuve et un bardage et des volets extérieurs en panneaux et tasseaux cintrés de châtaignier. Les tables en noyer ont été créées sur mesure par l’artiste Valentin Loellmann et des sculptures en bois de Thierry Martenon émaillent le parc.
Le travail du bois tient aussi une place prépondérante dans la rénovation de la bâtisse ancienne, réalisée dans le respect des matériaux d’origine. Il comprend, entre autres, une restauration à l’identique de la charpente de 1875, la création d’un escalier monumental balancé en chêne massif, de différentes pièces de mobilier sur mesure et de la cave à vin du chef en panneaux 3 plis d’épicéa. Les solives, comme d’autres matériaux d’époque tels que les ferronneries ou les marbres, ont été réemployées.
Authenticité, nature, force et raffinement sont les lignes directrices du projet, qui incarne des valeurs de respect de l’environnement et de l’usager. Et met en avant les matériaux biosourcés, avec une place toute particulière au bois.
Joëlle Personnaz, architecte du projet
L’apport des bois lamellés au sein du projet
Un matériau naturel
Pour construire en symbiose avec le paysage, le bois lamellé est l’un des rares matériaux de structure à la fois naturel et renouvelable.
Respect de l’environnement
Comme le montre l’analyse de son cycle de vie (ACV), le bois lamellé est un excellent stockeur de carbone. C’est aussi un matériau sobre énergétiquement, qui réclame peu d’énergie lors de sa fabrication et de son transport.
Variété de toiture
Les charpentes en bois lamellé autorisent toutes les formes de toitures : très découpées, avec de longues portées ou végétalisées comme c’est le cas ici.
En savoir plus
La Maison Aribert fait partie des lauréats 2020 du Prix Régional de la Construction Bois Auvergne Rhône-Alpes.
Pour en savoir plus sur l’architecte Joëlle Personnaz : www.joelle-personnaz-architecte.archi
Et pour découvrir la Maison Aribert : maisonaribert.com